Sans attendre l'humiliant traité de Sèvres, qui dépèce la Turquie ottomane au profit de ses voisins et des minorités, les Grecs ont envahi l'Anatolie avec l'approbation tacite des Alliés ! Mais en janvier puis en mars 1921, ils sont battus à Inönü par le lieutenant de Moustafa Kemal, Ismet Pacha. Malgré cela, ils arrivent à repousser les forces nationales turques au-delà de la Sakarya, un fleuve qui se jette dans la mer de Marmara.
Dans un sursaut d'énergie, et avec l'aide de la Russie communiste, les forces nationales turques écrasent dans un premier temps les Arméniens, ne laissant à ces derniers que le petit territoire de l'Arménie actuelle, au coeur du Caucase. Vient ensuite le tour des Grecs, forts de cent mille hommes. Avec le titre de généralissime et des pouvoirs dictatoriaux, Moustafa Kémal les arrête sur la Sakarya en août 1921 après une longue bataille de trois semaines. Il complète son succès par une victoire à Doumloupinar le 30 août 1922.
Les troupes grecques refluent vers la mer Égée, semant la terreur et le feu sur leur passage. Le 8 septembre 1922, elles quittent Smyrne en désordre. L'illustre métropole de la Grèce d'Asie, abandonnée aux troupes turques, est livrée au pillage et ses populations chrétiennes massacrées.
Le vainqueur signe avec l'ennemi héréditaire un armistice (*) à Mudanya un mois plus tard, le 11 octobre 1922. Ce triomphe inespéré lui vaut de recevoir de l'Assemblée nationale d'Angora (Ankara) le titre de « Ghazi » (le Victorieux).