e 26 mars 1962, en guise de protestation, une foule pacifique d'Européens, y compris des femmes et des enfants, se rend en cortège vers le quartier de Bab el-Oued pour protester contre son bouclage par l'armée française.
Dans la rue d'Isly, devant la grande Poste, un détachement de tirailleurs algériens de l'armée française, sous le commandement d'un jeune lieutenant kabyle, fait face aux manifestants. Épuisés et ne sachant plus trop à quel drapeau obéir, ces hommes sont nerveux et prêts à en découdre.
La tension est à son comble quand soudain un tirailleur lâche une première rafale. Pendant 12 minutes, c'est le carnage. Un homme supplie : « Halte au feu, mon lieutenant un peu d’énergie, halte au feu… Mon lieutenant, criez je vous en prie ! ». Les cris redoublent : « Halte au feu ! ». Mais rien n'y fait.
On relèvera officiellement plus de cinquante morts, dont deux fillettes de dix ans, et deux cents blessés.
Le soir même, s'exprimant à la télévision, le général de Gaulle n'aura pas un mot pour les victimes de ce drame, bien que leur devant son retour au pouvoir. La presse s'abstiendra également d'en faire état sans qu'il soit nécessaire de le lui demander.
Bouleversés, les Algériens de souche européenne ou israélite, au nombre d'un million (10% de la population), prennent alors la résolution de fuir le pays sans attendre le référendum qui doit avalise