Pourquoi parler d'Avicenne, car un hopital porte son nom
Laura donne une conference la bas aujourd hui
Cet hopital se trouve à Bobigny dans le 9....3
Donc Avicenne etait un grand medecin, philosophe Musulman
Avicenne, né Abu ʿAli al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sīnā, est né le 7 août 980 à Khormeytan (ou Afshéna, le pays du soleil), petit village situé près de Boukhara, (Transoxiane, l'actuel Ouzbékistan)7.
Son père, 'Abdallah, musulman chiite ismaélien originaire de Balkh au nord de l'Afghanistan actuel, était collecteur d'impôts du village, pour le souverain samanide Nuh ibn Mansurs ; sa mère, Setareh ou Sitara, d'origine Tadjik, vivait à Afshéna8,9.
Sa vie est connue selon son autobiographie. Durant sa petite enfance, il étudie l'arithmétique chez un marchand herboriste, expert en calcul indien. Ayant une bonne mémoire, le jeune garçon finit par surpasser son maître en calcul et en mathématiques. Sous la conduite du maitre Abu Abdallah Ennatili, il s'initie au Coran, aux auteurs arabes et à la philosophie en commençant par l'Isagogè de Porphyre (petit traité pédagogique de vulgarisation de la philosophie d'Aristote)7.
À l'âge de dix ans, il maitrise ainsi le Coran, l'arithmétique, la géométrie d'Euclide, et des bases de la philosophie comme la logique. Il se lance tout seul dans des études difficiles comme l'Almageste de Ptolémée7.
À l'âge de 14 ans, son précepteur Ennatili le quitte pour aller dans une autre ville. Un ami médecin lui apporte les traductions des œuvres d'Hippocrate, qu'il lit d'un trait, nuit et jour. Il raconte dans son autobiographie : « quand le sommeil me gagnait, que je sentais mes forces faiblir, je prenais un breuvage épicé pour me soutenir, et je recommençais mes lectures »10.
Sa mémoire étant phénoménale, il lit aussi toutes les traductions de Galien. À l'âge de 16 ans, il est brillamment reçu médecin à l'école de Djundaysabur où professaient des médecins de toutes confessions : juifs, chrétiens, mazdéenset musulmans. À 17 ans, il donne des cours à l'hôpital de Boukhara qui sont suivis par des médecins étrangers10,11.
Il est appelé auprès du prince Nuh ibn Mansûr (976-997) qui souffrait de violentes coliques. Avicenne diagnostique une intoxication par le plomb des peintures décorant la vaisselle du prince, et réussit à le guérir. Il est alors autorisé à consulter la riche bibliothèque royale des Samanides10.
En un an et demi, il acquiert la connaissance de tous les auteurs anciens disponibles. Il bute cependant sur la Métaphysique d'Aristote12 qu'il ne comprend pas, mais il surmonte cette difficulté en découvrant les commentaires d'Al Farabi. Dans son autobiographie, il déclare avoir intégré tous les savoirs de son temps à l'âge de 18 ans, grâce à sa mémoire, mais que son esprit n'était pas assez mûr10.
Vers 1001, un incendie détruit la bibliothèque des Samanides. Les ennemis d'Avicenne l'accusent d'en être l'auteur. Le nouveau prince Abdul Malik lui interdit l'entrée de l'hôpital de Boukhara. En disgrâce, risquant la prison, Avicenne s'enfuit vers le Khârezm, principauté indépendante (de 994 à 1231) qui se situait principalement sur le territoire actuel de l'Ouzbékistan, mais aussi sur les bords de la mer Caspienne du Turkménistan.
Le prince du Khârezm aimait les sciences et s'entourait de nombreux savants. Avicenne y demeura 9 ans, c'est là qu'il commence à rédiger ses premiers livres, à l'âge de 21 ans13.
La situation politique et militaire de la région (de l'Asie centrale au Moyen-Orient) est instable. À cette époque, les dynasties d'origine turque et celles d'origine perse sont en conflit permanent, faisant chuter les capitales. Avicenne doit fuir à nouveau, car il ne souhaite pas servir sous les Turcs, ennemis des Persans13.
En 1010, il s'installe à Gorgan, c'est là qu'il entreprend son œuvre majeure, le Qanûn (ou Canon) de médecine. Il passe ensuite dans la ville de Ray (Rhagès, proche de l’actuel Téhéran) dont il guérit le prince atteint de mélancolie13.
En 1014, il est appelé à Hamadan, auprès de l'émir bouyide Chams ad-Dawla, et le guérit de ses douleurs inexpliquées. Le prince le choisit alors comme vizir (premier ministre). Avicenne s'impose alors un travail harassant : le jour, il se consacre à la chose publique, la nuit à la science. Il achève son Canon médical et rédige de nombreux ouvrages, avec l'aide du fidèle al-Juzjani, son secrétaire et biographe13.
En 1021, après la mort du prince Chams ad-Dawla, son fils Sama' ad-Dawla accède au pouvoir. Avicenne n'a plus de protecteur, victime d'intrigues politiques, il passe quatre mois en prison, au cours desquels il continue de rédiger des livres14.
En 1023, il parvient à s'enfuir du pays pour se rendre à Ispahan, auprès de l'émir kakouyide Ala ad-Dawla Muhammed. C'est là qu'il écrit, durant 14 ans, la dernière partie de son œuvre (astronomie, sciences et linguistique). Il n'hésitait pas à reprendre la route, répondant aux appels des princes de Perse, de Mésopotamie et du Turkestan. Sa réputation et sa popularité sont immenses, car il exerce la médecine aussi bien dans les cours princières, qu'auprès des pauvres les plus démunis14.
Mausolée d'Avicenne à Hamadan
En participant à une expédition menée par l'émir 'Ala ad-Dawla dans le Kermanshah, Avicenne tombe malade et meurt à Hamadan au mois d'août 1037 (premier vendredi du mois de Ramadan 428 de l’hégire) à l’âge de cinquante-sept ans. Sa maladie est discutée, il s'agissait d'une crise intestinale grave, dont il souffrait depuis longtemps : cancer du colon, dysenterie amibienne, empoisonnement criminel14...
Il fut enterré près d'Hamadan. Son tombeau est resté un lieu de pèlerinage jusqu'au xxie siècle. Jusqu'en 1950, il n'était signalé que par une simple « lanterne des morts » en granit. En 1952, un mausolée monumental a été inauguré sur sa tombe à Hamadan. Il s'agit d'une colonnade de granit en 12 piliers, symbolisant les douze sciences du savoir d'Avicenne, couronnés par une toiture conique14.
À cette occasion, des photographies de son crâne furent prises, et un anthropologue et sculpteur soviétique a ainsi réalisé un « portrait » d'Avicenne8. Cette statue en marbre blanc se trouve près du mausolée15.
Avicenne est revendiqué par de nombreux pays, car il est né dans une région qui s'est appelé le Turkestan et qu'il a beaucoup voyagé et séjourné dans des pays musulmans. Le reconnaissent comme leur : l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, l'Azerbaïdjan, l'Afghanistan, l'Iran, la Turquie... De nombreux pays arabes éloignés, au motif d'un séjour supposé, lui prêtent une vénération particulière8.
Son œuvre est d'une ampleur variable selon les sources : 276 titres pour G. C. Anawati, 242 pour Yahya Mahdavi, voire 456 titres pour le chercheur iranien Said Nafissi, mais seuls 160 sont parvenus jusqu'à nous13.
Il est l'auteur de monuments, d'ouvrages plus modestes, mais aussi de textes courts. Son œuvre couvre toute l'étendue du savoir de son époque logique, linguistique, poésie; physique, psychologie, médecine, chimie; mathématiques, musique, astronomie; morale et économie; métaphysique; mystique et commentaires de sourates du Coran.
Avicenne, fin lettré, fut le traducteur des œuvres d’Hippocrate et de Galien et porta un soin particulier à l'étude d'Aristote. Il s'inscrit dans un mouvement général qui voit les philosophes de culture islamique découvrir la culture grecque auprès de l'Empire Byzantin,
Pendant plusieurs siècles, jusqu'au xviie siècle, son Qanûn constitue le fondement de l'enseignement tant en Europe, où il détrône Galien, qu'en Asie.
Le dessein personnel du philosophe trouve son achèvement dans la philosophie orientale (hikmat mashriqiya), qui prit la forme de la compilation de vingt-huit mille questions. Cette œuvre disparut lors du pillage d’Ispahan (1034), et il n'en subsiste que quelques fragments.
Avicenne a écrit principalement en arabe classique (pour presque tous ses ouvrages majeurs) mais parfois aussi dans la langue vernaculaire, le persan, pour 23 titres mineurs13 (à l'exception du Danesh Nâma ou «Livre de Science»)16.