L'ame des anges en prélude

Se pose sur les tiges en silence

En nappe blanche de solitude

Ame fleur en filet d'apparence

Laz colere se libere de son reve

Animée dans le roulis d'une trève

Débordant de larmes cristalisées

Neigeant des gros soupirs outrés

Tu glaces mes mains sensibles

Petits flocons dans mon esprit

Reveille mon Ame au tangible

Neige heureuse sur ma poésie...

Texte inconnu mais je l ai trouvé tres beau

Un soir de grand hiver, la neige emplit la nuit

Et l'ombre à sa blancheur informe se mélange

Il neige dans la cour, il neige sur la grange

Et sur l'étable, et dans la mare, et sur le puits...

Mais pendant que la neige innombrable accumule

Du froid et du silence autour de maison

Et que ses flocons fous meurent dans les tisons

Le feu, paisible et fort, au coeur de l'atre brule ;

Le feu divin, source de joie et de clarté

Fils du soleil qui dort dans les arbres antiques

Rayonne, et sa lueur joyeuse et prophétique

Annonce la splendeur prochaine de l'ete

Et soudain du reduit obscur dont il est l hote

Sentant un lumineux bien etre l'envahir

Un grillon se reveille et chante au souvenir

Du chaud parfum des pres quand les herbes sont hautes.

Louis Mercier

La montagne n'est ni juste

Ni injuste

Elle est dangereuse....

Le matin, c'est la jeunesse du jour

Tout y gai, frais et facile

Il ne faut pas l'abreger

En se levant tard......

Dors mon petit, pour qu'aujourd'hui finisse

Si tu ne dors pas, si c'est un caprice

Aujourd'hui ce vieux long jour

Ce soir durera toujours

Dors mon petit, pour demain arrive

Si tu ne dors pas, petite ame vive

Demain le jour le plus gai

Demain ne viendra jamais...

Dors mon petit, pour que les fleurs fleurissent

Les fleurs qui la nuit se parent, se lissent

Si l'enfant reste eveillé

N'oseront pas s'habiller.

Mais s'il dort, les fleurs, en la nuit profonde

N'entendant plus du tout bouger le monde

Tout doucement à tatons

Sortiront de leurs boutons

Et quand à la fin toutes seront pretes

En robes de noce, en habits de fete

Alors qu'un pays lointain

Arrivera le matin...

                                      Marie NOEL

Une petite maison en ruine

Vaut mieux qu un palais en commun

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En ruine peut etre pas mais une petite maison oui en famille

Quand on est trop, ca ne fonctionne pas, rires

Les Fées font leur lessive

Dans une bulle de savon

Et cuisent leur soupe

Sur un feu follet....

Chancelante et vibrante

Elle vacille

Oscillante et hésitante

Elle s'entortille

Tremblante et flagoelante

Elle boitille

Flottante et valsante

Elle sautille

Frémissante et palpitante

Elle petille

Mais pour une broutille

Elle cille

Mais pour une cedille

Elle s'emoustille

Mais pour une coquille

Elle s'éparpille

                             E_fée-Mer

Les servantes faisaient le pain pour le dimanche

Avec le meilleur lait, avec le meilleur grain

Le front courbé, le coude en pointe hors des manches

La sueur les mouillant et coulant au pétrin

Leurs mains, leurs doigts, leur corps entier fumait de hate

Leur gorge remuait dans les corsages pleins

Leurs deux doigts monstrueux pataugeaient dans la pate

Et la moulaient en rond comme la chair des seins

Le bois brulé se fendillait en braises rouges

Et deux par deux au bout d'une planche, les gouges

Dans le ventre des fours engouffraient les pains mous des sens

Et les flammes pour les gueules s'ouvrant

Comme une meute énorme et chaude de chiens roux

Sautaient en rugissant, leur mordre le visage.

Les Flamandes de Emile Verhaeren

Le Baiser d'Adieu

On mobilise, on part,

Sur le quai de la gare

Pres de ceux qui s'en vont

Sans cris, et sans bagarre

Des groupes de parents, d'amis se sont formés

Les futures combattants, encore pas armés

N'emportent avec leurs deux paires de chaussures

Qu'un peu d'argent, logé dans une poche sure

Mais leur meilleur bagage et le plus rechauffant

Celui qui va tremper le coeur de ces enfants

C'est le regard d 'amour de tous ces yeux de femmes

Et le dernier baiser ou passeront leurs ames

On a tout ce qu'il faut pour vaincre

Mère, soeur, fiancée, épouse, elles sont là

Et chacune, etreignant fils, amoureux ou frere

Fait un héros avec cette etreinte dernière

Mots tendres, noms chéris sont echangés hatifs

A peine un mouchoir blanc, secher des pleurs furtifs

"Au revoir mon petit mon Jean, Bonsoir soeurette

Bien des choses chez nous Margot "

M. Duportal