Moins d'un an après leur mariage, Napoléon Ier et Marie-Louise s'apprêtent à accueillir leur premier et unique enfant, que Victor Hugo surnommera bien plus tard l'« Aiglon ».
On imagine l'ambiance tendue qui règne aux Tuileries ce 20 mars 1811. D'autant que le bébé se présente par les pieds, et non la tête.
La consternation est totale, au point que le docteur Dubois demande à Napoléon Ier qui faut-il sauver en cas de danger, la mère ou l'enfant ? «Allons donc, répond l'Empereur pâle comme la mort, ne perdez pas la tête : sauvez la mère, ne pensez qu'à la mère».
Après 26 minutes de travail, «avec les ferrements», l'enfant vient au monde à 9h15 du matin. Mais on le croit mort : il reste près de 7 minutes «sans donner aucun signe de vie».
Dubois, assisté de Corvisart, s'active de son mieux : friction, serviettes chaude, quelques gouttes d'eau de vie dans la bouche... Les méthodes se révèlent efficaces.
«Eh bien Constant ! lance l'Empereur à son fidèle valet de chambre. Nous avons un gros garçon ! Mais il s'est fait joliment tirer l'oreille, par exemple...»