Compagnon de l'homme depuis la Nuit des temps, l'âne est considéré, dans toute l'Antiquité, y compris en Corse, comme un symbole de sagesse.
Témoin de la naissance du Christ dans une grotte à Bethléem,cet animal attachant, issu de la famille des équidés, a inspiré nombre de contes et légendes ainsi que de poèmes et chansons.
Rappelons l'un des savoureux récits des Métamorphoses d'Apulée ( II ème siècle ap J.C) " L'âne d'or ", où le personnage de Lucius, un aristocrate, changé par accident en âne par sa Maîtresse Photis, apprend qu'il ne pourra reprendre forme humaine qu'à la condition de manger des roses .
Aventure burlesque qui permet à l'auteur de raconter, sous forme de voyage spirituel, d'autre histoires mêlant crimes, érotisme et magie.
Mais indépendamment de l'imaginaire riche qui accompagne l'âne, il ne faut pas oublier le rôle pratique qu'a tenu cet animal robuste, en Méditerranée et en particulier dans toute la Corse.
Porteurs d'eau, lors de la transhumance des troupeaux, outils naturels de transport du bois, des vivres,( lait, fromage, huile, légumes, fruits, etc...), les ânes corses bien adaptés à la montagne et au maquis sont devenus au fil du temps, les auxiliaires indispensables des pasteurs, des cultivateurs, des viticulteurs, et même des ostréiculteurs.
Utiles au bât en général et seuls moyens de locomotion avant l'arrivée des véhicules à moteur, ils ont rythmé de leur pas assuré et de leur braiment caractéristique la vie simple des familles corses.