
Un soir de grand hiver, la neige emplit la nuit,
Et l'ombre à sa blancheur informe se mélange
Il neige dans la cour, il neige sur la grange
Et sur l'étable, et dans la mare, et sur le puits...

Mais pendant que la neige innombrale accumule
Du froid et du silence autour de la maison
Et que ses flocons fous meurent dans les tisons
Le feu, paisible et fort, au coeur de l'atre brulé

Le feu divin, source de joie et de clarté
Fils du soleil qui dort dans les arbres antiques
Rayonne, et sa lueur joyeuse et prophétique
Annonce la splendeur prochaine de l'été

Et soudain, du réduit obscur dont il est l'hote
Sentant un lumineux bien etre l'envahir
Un grillon se reveille et chante au souvenir
Du chaud parfum des prés quand les herbes sont hautes.