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VIP-Blog de laloracorse2
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  • Créé le : 24/01/2009 20:02
    Modifié : 01/08/2025 21:27

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    Premier poste d'une institutrice dans les années 20

    23/07/2018 04:48

    Premier poste d'une institutrice dans les années 20


    1922, 1923, Souvenirs d’une institutrice.

    « -Tu sais, Raymond, quand un jeune débute dans cette carrière, on l'envoie toujours dans le coin le plus reculé du département, celui où les conditions de vie sont difficiles, et où personne ne veut rester longtemps.

    Quand mon tour est venu, un vieil inspecteur m'a dit que j'étais nommée dans la petite école du Puy du Freney, où j'aurais en charge une douzaine d'élèves, du cours préparatoire à l'année du certificat d'études. Il m'a indiqué qu'un car pourrait m'emmener de Grenoble au Bourg d'Oisans, qu'un autre, plus petit, m'acheminerait ensuite jusqu' au Freney. Il allait écrire pour que, là, quelqu'un m'attende pour m'emmener au Puy, à cinq kilomètres plus loin, en pleine montagne.
    "-Vous débutez ce lundi qui vient" m'a-t-il dit en mettant fin à notre entrevue.
    "-J'ai entassé dans une pauvre valise et dans un sac mes modestes affaires, et je suis partie à l'aventure. Jusqu' au Freney, le voyage s'est bien passé. Je regardais de tous mes yeux ce paysage que je ne connaissais pas du tout, et qui allait devenir le mien pour une année au moins. Au Freney, j'ai attendu patiemment, à la descente du car, que quelqu'un vienne me chercher. Au bout d'un très long moment, il a fallu me rendre à l'évidence: la lettre de l'inspecteur n'avait pas dû arriver, personne ne m'attendait.

    J'étais jeune et vigoureuse, je décidai donc de rejoindre le Puy à pied. Je demandai mon chemin à des gens qui commençaient à s'étonner de me voir plantée là depuis si longtemps. J'empoignai ma valise, mon sac, et... en route ! Le chemin montait, en se tortillant comme un ver au bout d'un hameçon. J'eus vite chaud. La valise et le sac pesaient de plus en plus au bout de mes bras.

     

    Mais qu'importe, je continuais. Les cinq kilomètres me parurent interminables. De temps en temps je posais mes bagages à terre, pour souffler un peu. Malgré la fatigue, j'en profitais pour admirer les montagnes qui m'entouraient. C'était tellement inhabituel pour moi, tellement grandiose, que ça me rendait un peu de courage pour reprendre ma progression.

    Enfin, j'arrivai au Puy du Freney. L'école, solide bâtiment, était bien reconnaissable au milieu des autres maisons. Au rez-de-chaussée était la salle de classe. Au premier étage, ce devait être mon logement. Emue, je m'approchais et poussais la porte. Elle ne s'ouvrit pas : elle était fermée à clé et, bien sûr, la clé n'était pas sur la serrure. Désespérée, je m'assis sur une marche, entre mes bagages. Dans la maison voisine, une fenêtre s'ouvrit, une silhouette féminine apparut :
    - Etes-vous la nouvelle institutrice ?
    - Oui
    -On ne vous l'a pas dit ? Vous auriez dû prendre la clé en bas, au Freney. On l'a déposée pour vous à la mairie"

    Toute la détresse du monde s'abattit sur mes épaules. Comment, fatiguée comme je l'étais, redescendre au Freney, prendre la clé, et remonter.. Impossible, d'autant plus que la nuit allait bientôt survenir. Toujours assise, complètement désespérée, j'éclatai en gros sanglots.
    La voisine ouvrit sa porte et vint vers moi:
    - Il ne faut pas vous mettre dans cet état, Mademoiselle
    En hoquetant, je tentai d'expliquer :
    - Mais je suis morte de fatigue, perdue, je ne sais même pas où dormir.
    - Allons, venez chez moi, je vais vous faire un café bien fort. Et puis, les hommes vont rentrer des champs dans un instant. Ensemble, nous trouverons bien une solution"

    Son mari arriva à la tombée du jour. Il se mit en colère contre "ces messieurs de la ville" qui avaient si mal organisé l'arrivée de « la maitresse ».
    - Je serais allé vous chercher, bien sûr, mais personne ne m'a dit que vous veniez, Vous allez manger avec nous. Nous ne sommes pas grandement logés, mais nous allons installer une paillasse et des couvertures sur le foin, dans la grange. Vous y dormirez comme une reine. Et demain, j'attellerai le cheval à la carriole, et nous descendrons chercher cette fameuse clé."

    Les choses se passèrent comme il avait dit. Je pus enfin entrer "chez moi" et préparer la salle pour la première journée de classe.

    Ma malheureuse arrivée fut vite oubliée. Dans ce petit hameau, les enfants se montrèrent dociles, pleins de bonne volonté, et leurs familles me témoignèrent beaucoup de chaleur humaine. Ils m'invitaient chez eux à la veillée, me donnaient du lait, des légumes, me descendaient avec eux, pour me distraire, quand ils allaient au chef-lieu.
    Finalement, j'ai passé là une de mes plus belles années. »








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